Pour avoir « retenu »
durant 30 heures en janvier 2013 les directeurs de la production et des ressources humaines de leur usine, huit anciens salariés de Goodyear à Amiens-Nord
ont été condamnés hier par le tribunal correctionnel à
deux ans de prison dont quinze mois de sursis.
Ce jugement marque la fin
d'une jurisprudence typiquement française où la séquestration
était tolérée - ou peu sévèrement réprimée - lorsqu'elle ciblait
des salariés occupant des postes de direction dans les entreprises
ayant annoncé un plan social ou une délocalisation. Comme était
également tolérée la mise à sac des sièges sociaux par les
représentants du personnel de ces mêmes entreprises.
On mesure donc la surprise
des salariés - majoritairement syndiqués CGT - condamnés hier, qui au cours de leur procès, avaient
justifié leurs actes par « un coup de colère ». Les
victimes avaient elles retirées leur plainte, prétextant qu'il n'y
avait « pas eu de comportement qui a porté atteinte à [leur]
intégrité physique », même si les images rapportées par BFMtv et les déclarations des représentants CGT de l'usine de
l'époque semblaient montrer le contraire.
Ces derniers expliquaient
même qu'ils avaient installé un dispositif pour « faire
sauter l'usine », après avoir dans un premier temps rejeté le plan de reprise
partielle de l'entreprise américaine Titan, qualifiant son patron
Maurice Taylor de « débile mental ». «Je vous garantis
que Taylor, il va l'avoir son usine. Mais en cendres.» (Michael
Wamen, 2 novembre 2013).
Les représentants CGT de l'usine en 2013, Michael Wamen et Franck Jurek
Mes courriers de l'époque adressés aux instances
régionales et nationales de la CGT visant à leur demander de préciser leur
position sur ces déclarations sont restés dans réponse. Depuis, faute de repreneur, l'usine a fermé.
La secrétaire d’État aux droits des Femmes, Pascale Boistard, a réagi en assurant les condamnés de « son émotion fraternelle ». Les représentants des partis d'extrême-gauche, jugeant eux ce verdict « ignoble », « injuste » ou encore « politique ».
Fort de ces soutiens au plus haut niveau et certains de leur bon droit, les salariés ont bien sûr décidé de faire appel.
La secrétaire d’État aux droits des Femmes, Pascale Boistard, a réagi en assurant les condamnés de « son émotion fraternelle ». Les représentants des partis d'extrême-gauche, jugeant eux ce verdict « ignoble », « injuste » ou encore « politique ».
Fort de ces soutiens au plus haut niveau et certains de leur bon droit, les salariés ont bien sûr décidé de faire appel.
Il leur reste au moins un avantage en nature, un sacré stock de pneus à faire cramer : de quoi passer l'hiver au chaud !
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