Après une période inédite de
politique de taux négatifs impulsée par la BCE, semble désormais
s'amorcer une phase de hausse des taux. Cette nouvelle donne ne
manquera pas d'impacter les particuliers, les entreprises et les
institutions bancaires.
Banques : le ouf ! de
soulagement
Les taux négatifs ont
largement fragilisé les banques car une partie significative de
leurs capital fondait progressivement sous la négativité des taux
directeurs. Dans le même temps, ces faibles taux ne permettaient pas
aux banques de constituer des bénéfices significatifs sur
l'activité de prêt aux particuliers et aux entreprises. Pour tout
l'écosystème bancaire, la hausse des taux va avoir pour effet un
rétablissement au moins partiel des marges, et au niveau
macroéconomique par voie de conséquence le renforcement du système
bancaire. Ce qui va permettre d'éloigner au moins temporairement la
menace de faillite systémique jamais vraiment écartée depuis 2008.
Entreprises : une
mauvaise nouvelle... sauf si...
Le contexte de taux bas
voire négatifs favorise à première vue les entreprises pour leurs
projets d'investissements. Sauf que la déstabilisation des banques a
eu pour conséquence une situation de credit-crunch relatif,
éloignant de fait les dossiers et les entreprises disposant des
garanties les moins fortes de la possibilité même de se faire
prêter de l'argent. Un scénario optimiste consiste à imaginer que
les banques, revigorées par la hausse des taux, se mettent à prêter
plus facilement, entretenant une dynamique vertueuse de croissance, et
compensant ainsi l'effet négatif de la remontée des taux.
Particuliers :
risque maximal sur l'immobilier
Les français placent
principalement leurs économies sur des livrets bancaires réglementés
et sur les fonds en euros de leur assurance-vie. La remontée des
taux va avoir un effet positif direct sur le rendement des
obligations et donc des fonds en euros. Elle devra toutefois
s'accompagner d'une remontée de l'inflation pour permettre une
remontée des taux de rémunération des livrets réglementés.
Par contre, la remontée
des taux - surtout si elle brutale - risque de mettre fortement sous
pression le secteur immobilier. En effet, la quasi-stagnation des
prix observée dans un contexte de baisse des taux entre 2007 et 2016
fait penser qu'il y existait bien une bulle immobilière et que
celle-ci a profité de la (très) progressive baisse des taux pour
commencer à se dégonfler.
Que va-t-il se passer lorsque les taux vont remonter ? On voit difficilement comment les prix pourraient se maintenir alors que les particuliers profitent déjà à plein de leur capacité d'emprunt. Sans une vigoureuse reprise économique, la hausse des taux devrait conduire inexorablement à un affaissement de l'immobilier, secteur qui, couplé à celui de la construction, et en dehors des centre-ville des très grandes métropoles, connaît une forte dépression depuis près de dix ans.
Que va-t-il se passer lorsque les taux vont remonter ? On voit difficilement comment les prix pourraient se maintenir alors que les particuliers profitent déjà à plein de leur capacité d'emprunt. Sans une vigoureuse reprise économique, la hausse des taux devrait conduire inexorablement à un affaissement de l'immobilier, secteur qui, couplé à celui de la construction, et en dehors des centre-ville des très grandes métropoles, connaît une forte dépression depuis près de dix ans.