samedi 29 août 2015

Dette: la France au "Club des 7"

La France s'apprête d'ici la fin 2015 à faire son entrée dans le club fermé des pays endettés à plus de 100% de leur PIB (Produit Intérieur Brut). A ce jour seuls six pays en Europe ont laissé filer leurs déficits à ce niveau : Grèce (180%), Italie (130%), Portugal (130%), Irlande (110%), Chypre (108%), et Belgique (106%). Parmi ces pays, seule la Belgique - tout comme la France - n'a toujours pas pour le moment mis en place de réelle politique d'austérité.

Contrairement à ce que l'on pourrait penser, un haut niveau de protection sociale n'est pas nécessairement corrélé à un haut niveau d'endettement. Ainsi le Danemark et la Suède, pays emblématiques du welfare state et champions (avec la France) de la dépense publique en Europe figurent parmi les pays les moins endettés du monde à respectivement 44 et 45% de leur PIB.



Attirée par un contexte « providentiel » de taux particulièrement bas, la France a poursuivi en 2015 sa fuite en avant budgétaire en refinançant sa dette au lieu de se réformer. Pour un même montant d'intérêt, la France a ainsi gagné le droit de s'endetter plus. Mais comme elle n'est capable de rembourser ses emprunts qu'en empruntant à nouveau sur les marchés, la France s'est en réalité mise dans une situation particulièrement difficile. En effet, par ce biais une hausse des taux aurait aujourd'hui un impact encore plus dévastateur sur les finances publiques que par le passé. 

Cette hausse des taux finira de toute façon par arriver des États-Unis, mais un scénario plus sombre et plus immédiat pourrait se produire : une montée endogène des taux, dictée par nos propres prêteurs, inquiets de la hausse incontrôlée de la dette et de l'incapacité avérée du pays à se réformer. 


Dans ce contexte, mieux vaut rester solidement arrimé à l'euro et à l'Allemagne car on ne sait pas quels seraient les niveaux des taux demandés par les marchés dans l'hypothèse où la France conduirait une politique économique et monétaire indépendante. Enfin, on ne le sait pas, mais on en a quand même une petite idée.